Dans un monde de plus en plus numérique, les entreprises ne peuvent pas faire l'impasse sur le cloud. Gagner en flexibilité, en agilité et en rapidité sont les promesses attendues d'une migration des applications vers le cloud. « Obligés d'engager des transformations rapides pour répondre aux enjeux des métiers, les DSI doivent adopter au plus vite ces nouveaux usages et engager sans attendre ces projets de migration/transformation », remarque Eric Bodilsen, Head of BU ISF (Industry, Service & Finance) chez Claranet France. Les entreprises sont souvent contraintes par une forte dette technologique, comme les ERP, les bases de données propriétaires ou les applications monolithiques.
Est-ce pour autant une fatalité ou existe-t-il des solutions pour déplacer ces systèmes vers le cloud ? Pour Eric Bodilsen, des réponses peuvent être apportées à chaque cas de figure. « Il existe des limites fortes sur ces systèmes historiques et cela nécessite d'aller vers des projets cloud 100% hybride ». Par ailleurs, devant cette hétérogénéité de situations, plusieurs options sont envisageables en s'appuyant à la fois sur des technologies et une méthodologie.
Une multiplicité de situations
Dans le domaine de l’industrie ou de la finance, les problématiques d’une migration vers le cloud des applicatifs ne sont pas les mêmes. Cependant, plusieurs obstacles ont été levés comme par exemple « la localisation des données » qui n’est plus un problème, selon Eric Bodilsen. Les freins sont plutôt à chercher dans la diversité du patrimoine applicatif et notamment le fameux legacy. Cela peut aller d’un ERP SAP ou JD Edwards on premise, à des applications métiers sur AS/400. Devant leur criticité, les DSI peuvent avoir quelques réticences à les migrer dans le Cloud.
Et pourtant, il est possible de migrer les applications historiques dans le cloud. Le salut vient de l’hybridation en utilisant le meilleur des deux mondes et en cartographiant le patrimoine applicatif.
L’analyse de cette cartographie permet de choisir la meilleure stratégie de migration, tout en garantissant une réponse à chaque usage assure Eric Bodilsen. Il ajoute que «ces applications doivent atteindre une certaine maturité pour profiter au mieux des avantages du cloud Public (PaaS, FaaS), via du replatforming ou du refactoring.
Différentes options
Si les situations sont variées, les réponses le sont tout autant. Les méthodologies de migration doivent s’adapter à chaque usage. « Ainsi, nous privilégierons l’intégration de notre AMF (usine à migration) pour massifier les transferts vers le Cloud Public en s’appuyant sur Terraform. Ou bien nous choisirons simplement le lift and shift pour les environnements cartographiés du Cloud Privé », précise Eric Bodilsen. La conteneurisation des applications via Kubernetes est une des voies communément utilisée également pour les environnements Web disposant d’une chaine CI/CD.
Les bases de données constituent un autre pan de la dette technique, avec différents environnements (SQL Server, Oracle ou PostgreSQL,…). Dans ce cadre, « il existe deux solutions : soit déplacer dans notre cloud et basculer ensuite dans le cloud public en utilisant des services PaaS des cloud providers. Ces transformations nécessitent des analyses préalables pour mesurer l’effort de migration nécessaire. Dans le cas de replatforming, il est nécessaire de disposer de toutes les sources et les documentations adéquates pour réinstaller les environnements applicatifs complet.
Une coopération active avec les partenaires ou les éditeurs est un gage de réussite, observe le dirigeant de Claranet.
Autre cas souvent rencontré dans les entreprises, les plateformes Citrix à travers l’offre de VDI XenApp. Là encore, il existe des solutions pour aller vers le cloud. « Soit on passe par le cloud privé de Claranet, soit on regarde les offres DaaS (Desktop as a Service) des fournisseurs de cloud public », analyse Eric Bodilsen.
Une porte ouverte vers le multicloud
Phénomène émergeant, les sociétés disposant d’environnements de virtualisation avec VMware regardent avec attention leur migration dans le cloud public. Les annonces de VMware à propos de VMC (VMware cloud) sur AWS et sur Azure, résolvent le problème de la dette technique. « Il y a une migration de VMware vers VMware, il est donc plus facile de s’engager » et accélérer les migrations.
Nous notons une nette accélération de ce type de projets depuis plusieurs mois avec plus de 10 projets significatifs en cours d’instruction précise Eric Bodilsen
Des facilités donc, mais les économies sont-elles au rendez-vous ? Pour le responsable, « établir un TCO sur un projet de migration est très compliqué car cela dépend de beaucoup de facteurs. Il faut avoir une approche pragmatique et prendre en compte la maturité des entreprises à basculer dans le cloud ». Il considère que l’accompagnement au changement est aussi très important, « y compris chez Claranet, les phase de Build deviennent prégnantes là où le MCO se voit réduit grâce à la stabilité des infrastructures Cloud et des services PaaS.
Une chose est sûre, le sens de l’histoire s’oriente clairement vers le cloud et même vers le multicloud. En migrant les applications historiques, les entreprises posent ainsi la première pierre vers ce futur de l’IT et l’usage des solutions PaaS, FaaS, ou IA …