La dernière étude paneuropéenne de Claranet met en lumière les complexités auxquelles font face les DSI dans le nouveau paysage IT. Olivier Beaudet, Directeur Général de Claranet France, livre sa vision des résultats.
Elle est de toutes les conversations, de toutes les conférences et de tous les articles : la transformation numérique est sur toutes les lèvres. Elle est souvent présentée comme un processus qui peut et devrait être achevé presque du jour au lendemain. Cependant, une nouvelle étude commandée par Claranet, leader européen des services d'infogérance d'applications critiques, révèle que la réalité est très différente. En effet, les entreprises indiquent devoir faire face à de nombreux obstacles organisationnels, techniques et opérationnels au changement. Selon le leader de l’infogérance d’applications critiques, pour que les responsables IT puissent générer de la valeur pour leurs organisations, ils doivent se concentrer sur un changement itératif, et placer leurs applications et l’automatisation au cœur de leur stratégie informatique.
Le rapport d’étude « Beyond Digital Transformation : Reality Check* pour les leaders européens de l’IT et du numérique » analyse les réponses de 750 décideurs IT du Royaume-Uni, de France, d'Allemagne, d'Espagne, du Portugal et du Benelux, autour de l’hébergement et de l’infogérance de leurs applications, ainsi que sur leur capacité à s'adapter à la nouvelle économie numérique.
Les principales conclusions de l’étude sont les suivantes :
- 93% signalent des obstacles à la mise en œuvre de changements technologiques à l'échelle de l'organisation, notamment une pénurie de compétences dans le département IT (34%), un manque de temps pour apporter des changements (29%), et un manque de support du senior management (28%)
- Huit sur dix (81%) pensent qu'ils devraient expérimenter davantage avec de nouveaux processus et technologies
- 48% des entreprises indiquent que leur service IT est bloqué en mode réactif
- Plus de la moitié (55%) affirment que leurs applications sont chronophages et compliquées à maintenir
- Seulement 10% des répondants déclarent que leur organisation est agile par rapport à son approche des processus IT.
Analyse des résultats par Olivier Beaudet
Commentant les résultats de la recherche, Olivier Beaudet, Directeur Général de Claranet France, explique : « Les dirigeants et les DSI font face à des pressions de plus en plus fortes pour transformer leurs opérations. Une concurrence exacerbée, des exigences clients accrues et une tolérance réduite aux failles technologiques et aux systèmes IT rigides, créent de nouveaux impératifs de changement. Il ne faut donc pas s'étonner que tant de personnes aient adhéré au concept de « transformation numérique ». Mais pour la plupart, ce changement prendra du temps à mettre en œuvre, et bien que le terme de transformation numérique évoque de plus en plus des changements opérables du jour au lendemain, cette recherche confirme que la situation est beaucoup plus compliquée.
« Les organisations à travers l'Europe intègrent progressivement des pratiques IT plus progressives dans leurs opérations. Et le rôle des applications est clairement reconnu dans l’amélioration de l'expérience client (interne et externe). Mais il existe des obstacles à l'adoption de ces pratiques » poursuit-il. « Seule une entreprise européenne sur dix déclare que ses applications et l'infrastructure sous-jacente sont conformes à ce qu’elles doivent être en termes de stabilité, de fiabilité et de réactivité. Les systèmes IT sont encore fragmentés dans la majorité des cas, et les données sont en grande partie disparates, ce qui les rend difficiles à exploiter. La majorité des entreprises européennes sont en route vers la transformation, mais il leur faudra du temps pour la réaliser.
« Le terme de transformation numérique n’est pas toujours adapté. Même si c’est une question de sémantique, il risque d’élargir le fossé entre l’IT et le reste de l'entreprise qui s’attend à des changements immédiats, alors que l’IT doit faire face à la complexité croissante des infrastructures, à la pénurie de compétences et à la réduction des coûts», ajoute Olivier Beaudet.
Il conclut en affirmant que plutôt que de chercher à tout révolutionner, les responsables IT devraient aborder les choses de manière plus ciblée et itérative. Ils devraient notamment s’inscrire dans une démarche d'amélioration continue pour maintenir la performance sans avoir à adopter régulièrement des changements perturbateurs.
« Changer radicalement l’IT - que ce soient les applications, l'infrastructure ou l’automatisation des processus - est toujours intimidant, risqué, rarement dans les limites du budget, et prend généralement plus de temps que prévu. Nous avons pu constater que les entreprises les plus performantes adoptent une approche continue du changement. Les tiers de confiance jouent ici un rôle essentiel pour un certain nombre de raisons. Premièrement, en assumant le fardeau des tâches de maintenance IT et des améliorations quotidiennes, et en libérant ainsi le service IT qui peut poursuivre des activités plus stratégiques. Deuxièmement, les organisations peuvent tirer parti de leurs expertises dans des domaines tels que la gestion des applications et le cloud computing, pour les aider à déterminer quelles charges de travail devraient aller où et comment générer la plus grande valeur commerciale. »
Et en France ?
Contrairement à leurs collègues ailleurs en Europe, les priorités des douze prochains pour les entreprises françaises seront orientées sur l’expérience client plutôt que sur la sécurité. Elles consacreront en effet majoritairement leurs investissements à la fiabilité et à la performance de leurs applications.
En matière de gestion de l’infrastructure, la France reste très dépendante des configurations manuelles, elle doit ainsi faire face à des coûts administratifs importants et peut potentiellement se retrouver confrontée aux risques liés aux erreurs humaines. Moins de la moitié des responsables informatiques français ont automatisé leur infrastructure, positionnant la France bien en retard par rapport aux autres pays européens.
« Selon les résultats de notre étude, la France n’est pas le pays le plus dépensier ni le plus économe, mais les entreprises françaises vont devoir se concentrer sur deux axes prioritaires si elles veulent rester dans la course européenne de la digitalisation : intensifier l’automatisation des processus business et du provisionnement IT, revoir l’architecture applicative pour accroitre l’automatisation et réduire les dépendances qui limitent la croissance et la flexibilité opérationnelle. » explique Olivier Beaudet.
Pour télécharger le rapport complet
* Au-delà de la Transformation Digitale : Principe de réalité pour les leaders européens de l’IT et du numérique