On estime les dépenses de santé à 12 % du PIB national. Le déficit de la Sécurité sociale a atteint 12,5 milliards d’euros en 2013.
Face à ce constat, et à la veille d’un projet de loi qui sera débattu à l’automne à l’Assemblée, le Think Tank Renaissance Numérique publie un livre blanc («D’un système de santé curatif à un modèle préventif grâce aux outils numériques »), avec 16 propositions concrètes pour bâtir une politique publique d’e-santé.
Les principales pistes proposées:
- Établir un système de labellisation des applications mobiles santé, des objets connectés et des dispositifs machine to machine (M2M) pour garantir leur fiabilité et permettre leur utilisation par les professionnels de santé
- Donner aux communautés de patients la possibilité, selon des critères définis, d’obtenir un statut d’association de patients pour leur permettre de devenir des acteurs de la démocratie sanitaire
- Organiser une concertation nationale avec les acteurs publics, la CNIL, les représentants professionnels des assurances et les associations de patients et consommateurs pour encadrer le risque de pratiques bonus-malus santé par les assurances privées, qui pourraient induire des inégalités dans l’accès aux soins
Bien que le secteur de l’e-santé soit estimé à 2,4 milliards d’euros en 2012, et malgré une croissance de 4 à 7% à horizon 2017 (source Renaissance Numérique), les freins sont encore nombreux. A titre d’exemple, une maternité en Ile-de-France n’est toujours pas reliée en réseau avec les gynécologues qui pratiquent en ville. Le dossier médical d’une patiente existe encore en version papier. Une hérésie ( et un danger) quand l’on interroge les praticiens en clinique, qui sont obligés de gérer des prises en charge en urgence, sans avoir aucune information sur la patiente.
La télé-medecine, la connectivité des objets de suivi du patient, l’exploitation des méta-données, les données de «quantified self», renferment de réels potentiels, et dans certains cas, sans coût astronomique. Dans cette transition numérique, le patient et le médecin, le législateur et les acteurs économiques ont tous autant à gagner à faire évoluer notre système de santé publique, l’un des plus confortables au monde.
Marion Moreau
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