Selon une étude réalisée par la FEVAD (Fédération e-commerce et vente à distance), 7 Français sur 10 s'apprêtent à acheter leurs cadeaux de Noël sur internet.
Or après les révélations sur l'ampleur de l'espionnage américain sur nos mails et réseaux sociaux, beaucoup s'interrogent sur les risques de payer en ligne. Vaut-il mieux privilégier les paiements traditionnels dans les magasins?
Pour vous Eric et Charline, je dois dire que j'ai pris le risque du paiement en ligne. Je suis très fière de moi. J'ai trouvé votre cadeau de Noël sur internet. Un vase Ming XVIIème siècle bleu et blanc de toute beauté. J'étais à deux doigts de régler l'addition, parce que… cela ne se dit pas, mais c'est une véritable affaire.
Mais avant de composer le code de ma carte bleue, par prudence, j'ai appelé Olivier Beaudet, le PDG de Claranet, spécialiste des services d'infogérance et d'applications internet. Voici ce qu'il m'a répondu :
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Sur internet, faut-il être plus prudent que dans la vie? Non. En fait, sur internet, c'est exactement comme dans la vie. Quand vous payez en ligne chez un commerçant qui a pignon sur rue, une grande marque, une enseigne que vous connaissez, vous pouvez être à peu près certain qu'il ne vous arrivera pas de mésaventure, que le vase Ming sera un vrai, et qu'il arrivera chez vous dans les délais.
Vous pouvez tout de même prendre deux précautions avant de payer:
1) vérifier que l'entreprise que vous allez régler possède bien une structure juridique française
2) et qu'elle est adhérente à la Fédération du commerce en ligne.
Et puis tout le monde a intérêt à ce que cela marche:
l'acheteur, le commerçant -pour sa réputation, et la banque.
C'est la banque qui est aujourd'hui la grande perdante des transactions sur internet, c'est elle qui doit re-créditer le compte si vous vous êtes fait pirater votre carte bancaire. C'est d'ailleurs pour cette raison que les banques proposent couramment un système d'authentification supplémentaire: le code de sécurité avec un mot de passe et un code unique qui vous est demandé au moment de la transaction.
Comment être certain que nos coordonnées bancaires ne sont pas conservées ? C'est justement le rôle des hébergeurs que d’y veiller. Un jour, l'entreprise Claranet, qui est en charge de ce type d'hébergement, s'est aperçue qu'une de ses sociétés clientes avait archivé tous les codes de carte bleue de ses acheteurs pendant plusieurs mois. Il s'est donc empressé de les faire détruire. Mais en théorie, le stockage de ces données est totalement interdit.
Ce serait à la CNIL (Commission Nationale Informatique et Libertés) de tendre des sortes de pièges, de rendre des visites inopinées pour vérifier que toutes ces données sont bien effacées après utilisation.
Dans les magasins, vous pouvez éviter bien des déboires en collant une gommette sur le cryptogramme de votre carte bleue. Vous savez, ce sont ces trois chiffres en italique au dos de votre carte. Et bien les laisser apparents, c'est comme laisser votre porte monnaie ouvert. A la brigade des fraudes et des moyens de paiement, la BFMP, ils recommandent même un autocollant spécial présenté lors de la foire de Paris et baptisé la "gondzolette". C'est peut-être ça que je vais vous offrir à Noël finalement, au lieu d'un faux vase Ming!
France Inter
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