Découvrez comment les marques médias abordent les grands enjeux associés au pilotage de leur stratégie digitale, à l’heure du rythme effréné de l’évolution des innovations numériques.
Il est loin le temps où les sites médias, apparus en 1995, étaient réservés à une bande de geeks et mis en ligne avec les moyens du bord. Vingt ans après, les pratiques dans ce secteur ont largement gagné en maturité. Aujourd’hui, ce secteur affiche un développement excessivement dynamique. Pour les grandes marques médias, focalisées sur la rentabilité de leur activité, l’heure est au pilotage serré de la performance de leur stratégie digitale.
#1 – Continuer de capter l’audience dans un marché hyper concurrentiel
Un média doit toujours garder en tête une question centrale : comment continuer de capter l’attention de son audience sur un marché où la compétition fait rage et qui produit chaque jour un raz-de-marée d’informations disponibles sur internet ? Répondre à cette question devient de plus en plus complexe, alors que « les changements subis par les médias internet n’ont jamais été aussi rapides », constate Richard Menneveux, Fondateur et CEO d’AdsVark Media, l’éditeur de Frenchweb.fr. L’ère de l’ATAWADAC (AnyTime, AnyWhere, AnyDevice, AnyContent) bat son plein. La consommation sur les terminaux mobiles de contenus de toute nature, avec un accès permanent et en tout lieu, ne cesse d’augmenter. Ce qui a pour conséquence une lecture plus rapide, plus fragmentée et plus éphémère.
#2 – Construire son audience passe inévitablement par les réseaux sociaux
De surcroît, dans ce mouvement, le SEO sur Google n’est plus roi. L’accès à ces contenus se structure au travers d’une multitude de plates-formes sociales (Youtube, Facebook, Twitter, Pinterest, Instagram, Flickr, Foursquare, tumblr, etc.). Ainsi, le plus gros du trafic de nouveaux entrants comme MinuteBuzz ou Demotivateur est-il carrément issu du partage de contenus sur Facebook. « D’autres réseaux sociaux vont forcément émerger et il faudra rapidement les appréhender », anticipe Richard Menneveux. Ce qui implique beaucoup de technique à maîtriser, une formation permanente des équipes éditoriales, et des arbitrages : sur quelles plates-formes choisir d’investir et de monter en puissance ? Et quels types de contenus diffuser ?
#3 – Comprendre les techniques programmatiques des solutions publicitaires
Autre enjeu auquel doit impérativement faire face un média sur internet : savoir s’adapter aux changements de pratiques dans la publicité. « Ce métier change radicalement, indique Richard Menneveux. Le marché publicitaire devient de plus en plus technophile. » Cela change la façon de gérer les inventaires, et dont on vend les campagnes. Aussi, un éditeur doit-il absolument comprendre cette technologie, au risque de rester hors-jeu. « Il faut comprendre comment tous ces fournisseurs de solutions d’automatisation des données publicitaires sur internet opèrent leurs services, alerte le patron de Frenchweb.fr. Et il ne suffit pas de se brancher à ces services, il faut maîtriser leur fonctionnement ! » Désormais, un annonceur n’adresse plus une marque média, mais suit l’internaute d’un site à un autre.
#4 – Passer au big data pour affiner l’analyse des parcours de l’internaute
Cette collecte des données de suivi de l’internaute devient également capital pour les médias en ligne, qui sont amenés à développer des compétences dans le champ du big data. Tous les éditeurs ont compris que la maîtrise de la « data » était clé. Résultat, ils se lancent tous dans des projets de stockage et d’analyse de la masse de données accumulées dans les fichiers de journalisation de leurs serveurs Apache ou de ceux de leurs serveurs de publicités. Ils apprennent à apprivoiser Hadoop dans l’objectif de mieux cerner les usages des internautes et de faire du prédictif sur leurs audiences. Mais, si l’histoire va bien dans le sens de la mise en place d’une stratégie big data, il n’en reste pas moins que « les éditeurs ont une responsabilité à expliquer ce qu’ils font des données personnelles, comment ils les captent, comment ils les diffusent, conseille Richard Menneveux. Il faut être très vigilant sur la relation qu’on est capable d’entretenir avec notre audience. On le voit sur la publicité avec AdBlock, la sanction de pratiques déviantes peut être très forte. »
#5 – Ne pas confondre support et stratégie de marque
Sans une adaptation rapide et constante à tous ces bouleversements, un éditeur de médias web aura peu de chances de tirer son épingle du jeu, voire tout simplement de survivre. Il lui faudra savoir utiliser tous les véhicules à sa disposition (print, web, radio, télé, événementiel…). « Nous sommes avant tout des éditeurs, avec une marque à développer !, s’est enflammé Richard Menneveux en conclusion de son discours d’introduction de ce douzième Apérotech. Pour un média, le support n’est qu’un moyen de développer une stratégie, pas une fin en soi. »